Rédaction de projet
OBJECTIFS : Donner les outils de base de rédaction d’un projet
I. DÉFINITIONS
- Projet
- Cycle de projet
- Diagnostic
- Suivi/ Monitoring
- Évaluation
PROJET
Un projet peut être défini comme une série d’activités coordonnées visant un objectif donné pendant un temps donné. Un projet vise des objectifs ou des buts spécifiques mesurables, il a une durée de vie précise. Les objectifs doivent être traduits en actions concrètes. La fin correspond d’ordinaire à la réalisation d’objectifs spécifiques. Le processus de réalisation de cet objectifs comporte un certain nombre de phases appelées cycle de projet.
CYCLE DE PROJET
Désigne toutes les phases d’un projet en partant du diagnostic, à sa réalisation puis à son évaluation.
Diagnostic : Identification et/ou analyse d’un besoin exprimé par des populations, une communauté ou les membres d’une organisation.
Il existe trois façons d’exprimer les besoins :
- Les populations vivant dans le champs d’action d’une ONG peuvent solliciter son assistance.
- L’ONG peut initier des projets dans les communautés après avoir pris conscience des problèmes grâce à des recherches ou des travaux sur le terrain.
- Des institutions comme l’Etat, les organisations caritatives ou d’autres ONG peuvent contacter une ONG en vue de lui confier l’exécution de tout ou autre partie d’un projet.
L’ONG qui prend conscience d’un besoin lorsque ce dernier a été exprimé doit se demander si elle a les moyens et la volonté d’initier un projet. Pour en juger, l’on peut faire appel à des critères comme ceux qui suivent.
- Le besoin identifié entre t-il dans le cadre de la mission de l’ONG ?
- L’ organisation dispose t-elle du savoir-faire et des compétences techniques nécessaires au lancement et à la réussite du projet ?
- L’organisation a t-elle assez de ressources (financières, humaines, administratives…) pour réaliser le projet ?
Analyse des besoins : Cette étude se fait en posant un certain nombre de questions, comme par exemple :
- Par qui le besoin a t-il été ex primé ? Quels sont les individus qui ont dit qu’il existe tel ou tel besoin dans la communauté ?
- Pourquoi le besoin a t-il été exprimé à ce moment précis ?
- Quelle est la nature du besoin ? Ne s’agit-il pas de l’expression d’un besoin plus essentiel ?
Plusieurs techniques peuvent être utilisées pour répondre à ces questions : interviews personnelles, base de données officielles, ateliers, enquêtes par questionnaire… Cette phase est essentielle : c’est de la définition concrète des besoins que dépend la réussite du projet.
Décision d’intervention : Une fois le diagnostic réalisé et l’analyse du besoin bien déterminé, il y a décision d’intervention. Avant la décision d’intervenir, il faut se poser les questions suivantes :l’impact du projet sera t-il positif ou négatif, les conséquences sur le mode de vie, les risques pour l’équipe chargée de mettre en œuvre le projet…
Conception du projet : Après avoir adopté la décision d’intervenir, nous entrons dans la phase de conception du projet c’est à dire dans la phase de rédaction. Ici, nous devons répondre aux besoins détectés lors du diagnostic.
Mise en œuvre : Déroulement des activités du projet, recrutement de l’équipe, prise de contact avec les autorités…
Suivi/Evaluation des opérations : Cette phase démarre quelque temps après le début de la mise en œuvre du projet. Il s’agit ici d’apprécier le déroulement des activités du projet, de voir si les activités répondent au diagnostic et d’effectuer si nécessaire des ajustements.
L’évaluation est une estimation objective de l’impact global du projet, une estimation permettant de déterminer si le projet à la fin de sa réalisation a réellement permis de satisfaire le besoin exprimé. La mission est terminée et les résultats du projet doivent avoir un impact sur la communauté ou sur quiconque a exprimé le besoin concerné. Ils doivent être satisfaits.
L’évaluation des projets nous fournit également l’occasion de juger de l’efficacité de nos projets ? Si nous n’évaluons pas correctement les projets, nous ne saurons jamais si nous sommes efficaces. L’évaluation permet également de ne pas refaire les mêmes erreurs.
Evaluation : Evaluation de la réussite du projet après la fin de sa réalisation.
II. RÉDACTION DE PROJET
La phase qui nous intéresse est la phase de conception/rédaction du projet :
Cette phase se divise en plusieurs étapes :
- Justification du projet par son contexte
- Définition de l’objectif général
- Définition des objectifs spécifiques
- Définition de la méthodologie (mise en œuvre du projet)
- Résultats attendus du projet/Diffusion
- Évaluation
- Budget prévisionnel
1. JUSTIFICATION/CONTEXTE
Sous cette rubrique, il faut répondre aux points suivants :
Le projet vise quel problème ? Le projet viendra combler quelque manque ? L’éclairage que le projet apportera aux politiques relatives au problème visé L’ampleur du problème soulevé par le problème et comment les résultats du projet contribueront à le résoudre de manière durable.
La justification a pour but d’expliquer comment le projet répond à un besoin identifié ou exprimé par une communauté, un groupe de personnes donné.
2 .OBJECTIFS
- Objectif général : Il énonce brièvement le but ciblé par le projet. L’objectif général ne sous-entend pas une obligation de résultat. La définition de l’objectif général est la contribution à l’amélioration d’une situation.
- Objectifs spécifiques : Ils sont de nature opérationnelle. Ils entraînent l’idée d’un résultat. La définition des objectifs spécifiques permettra d’évaluer le succès ou non du projet. Les objectifs spécifiques se distinguent des moyens utilisés pour les atteindre, comme la poursuite d’activité sur le terrain, l’organisation d’un réseau ou d’un atelier, la publication d’un livre.
L’objectif spécifique doit être :
MESURABLE REALISABLE OBSERVABLE
3. MÉTHODES
Elle doit répondre à la question suivante : comment les objectifs spécifiques seront-ils atteints ?
La méthode doit établir clairement les activités qui seront réalisées dans la poursuite de chacun des objectifs. Elle doit également décrire les activités qu’il faudra entreprendre pour atteindre les objectifs ainsi que les ressources humaines et matérielles auxquelles vous ferez appel pour les réaliser.
4. RÉSULTATS ATTENDUS
Quels sont les résultats du projet ? Quels seront les impacts du projet sur les bénéficiaires ? Quel éclairage apportera t-il au débat politique (si nécessaire). Sous cette rubrique, il faut également déterminer de quelle manière le projet va améliorer la situation des groupes ciblés par le projet, comment il va améliorer les capacités techniques et de gestion des groupes ciblés.
Enfin, il faut quantifier autant que possible les résultats du projet grâce à des indicateurs qui doivent répondre à un certain nombre de critères :
FIABILITE : Ils ne doivent pas induire en erreur.
ADAPTABILITE : Les éléments culturels, contextuels locaux joueront de manière non négligeable sur les dynamiques humaines. Les indicateurs doivent prendre cet élément en compte.
SENSIBILITE : Les indicateurs doivent réagir aux changements avec un minimum de temps de latence et d’inertie.
REPRODUCTIBILITE : Les indicateurs doivent pour la même variation des conditions ou de l’impact de l’action montrer la même évolution, tant en tendance qu’en ordre de grandeur.
FACILITE D’UTILISATION : Les évolutions doivent être facilement lisibles et compréhensibles.
FAIBLE COUT DE RELEVE ET DE TRAITEMENT : Les indicateurs ne doivent pas induire une croissance des équipes, ni des tâches complexes demandant un matériel spécifique.
5. ÉVALUATION
L’évaluation est aujourd’hui devenue un outil indispensable, tant pour la qualité des programmes (responsabilité vis à vis des populations pour lesquelles on travaille) que pour satisfaire aux exigences des bailleurs de fonds (responsabilité vis à vis de ceux qui mettent des ressources à la disposition des acteurs humanitaires).
Il existe trois types d’évaluation qui interviennent à différents moments du projet :
Evaluation ex ante : Etude préalable au déroulement du projet. Elle a pour but de comprendre les besoins d’une population, d’enregistrer les demandes, d’analyser les contraintes liées à la mise en œuvre d’un projet et aux stratégies possibles. Elle permet d’identifier la faisabilité d’un projet par rapport aux demandes des « bénéficiaires » et à la réponse que l’ONG peut apporter.
Suivi/Monitoring : Evaluation en cours de projet des résultats qui sont atteints, des erreurs. Elle permet de rendre le projet plus perfectible et d’analyser si la réponse du projet correspond aux demandes des bénéficiaires.
Evaluation ex post : C’est une critique de l’intérieur du projet. Elle évalue l’équipe et les méthodes de mise en œuvre du projet. L’évaluation sert à comparer la situation initiale, les objectifs et la situation finale.
Sous cette rubrique, il faut déterminer quels sont les indicateurs qui permettront de vérifier tout au long de la réalisation du projet que celui-ci se déroule comme prévu initialement : indicateurs de ressources, indicateurs de résultats et d’utilisation des résultats par la population ciblée par le projet.
Il existe différentes manières d’exécuter une évaluation :
Auto-évaluation : Evaluation des acteurs de l’action. Il faut être à la fois juge et partie.
Evaluation par les bénéficiaires : Cet exercice peut faire ressortir des points positifs et négatifs auxquels les évaluateurs n’auraient pas pensé.
Evaluation conjointe : Elle est menée ensemble par une équipe composée d’éléments extérieurs et nationaux y compris des bénéficiaires éventuels de l’action.
Evaluation extérieur : Cette évaluation permet d’avoir un regard neuf sur des situations données. L’établissement des termes de références précis pour l’évaluateur est très important.
L’évaluation menée directement par les services du bailleur de fonds : elle est souvent crainte car elle ressemble plus à un audit financier qu’à une évaluation de projet.
6. BUDGET PRÉVISIONNEL
Le budget doit être en adéquation avec les activités développées. Un budget se fait toujours par rubrique :
Personnel/Ressources humaines (salaires, per diem) Transport Hébergement/Restauration Frais généraux/Appui institutionnel : photocopies, téléphone, fax… Matériel et fournitures (mobilier, matériel d’ordinateur)
CONCLUSION
Il faut savoir que chaque bailleur de fond à son propre canevas de rédaction de projet. Chacune de ces rubriques est présente dans n’importe quel document de bailleurs, parfois sous des dénominations différentes.
On peut résumer la rédaction d’un projet sous forme de tableau dit CADRE LOGIQUE D’INTERVENTION. Outils développés dont les projets de développement, le cadre logique est de plus en plus imposé par les bailleurs de fonds. De nombreuses ONG commencent à s’y mettre aussi. Cette méthode repose sur la base d’une explication assez complète et à priori de la stratégie d’intervention, des objectifs généraux et spécifiques (ceci tant qualitatifs que quantitatifs), des moyens nécessaires (humains et matériels), des calendriers de réalisation, des indicateurs de suivi et de réalisation d’objectifs.
La place prévue dans la grille pour une présentation claire des hypothèses faites sur les contraintes possibles, les facteurs de risque permet souvent une bonne prise en compte de l’ensemble de ces facteurs. On notera qu’une des faiblesses principales de cette méthode est la simplification, souvent extrême en termes de description de la situation qu’elle entraîne. La conception même du cadre logique d’analyse peut parfois conduire à un diagnostic très simplifié.
On retiendra qu’il s’agit d’un excellent outil de gestion de projet.
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